Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Stéphanie et j’ai 42 ans. Je suis initialement consultante en communication et aussi auteure depuis peu. J’écris une série de livres pour les tout-petits où le personnage principal à deux mamans : Julie qui est une petite fille de 3 ans. Joyeuse, observatrice et précautionneuse, elle vit le quotidien sous le regard bienveillant de Emma et Emilie.
Je suis aussi l’heureuse maman d’une petite Héloïse. Lesbienne depuis, pfffff, toujours 🙂 j’adore globe trotter un peu partout dans le monde. Je suis en couple avec ma femme Laetitia depuis 8 ans et nous sommes mariées depuis 5 ans. Elle a porté notre fille suite à une PMA en Belgique. Pourquoi la Belgique plus que l’Espagne, je ne sais pas, on aime bien les belges :). Depuis j’ai adopté notre fille en 2018 et nous formons une famille unie et heureuse.
Quel a été le plus gros obstacle que tu aies rencontré pour en arriver là ?
Je dirais que le fait de devoir aller à l’étranger pour faire une PMA est pour l’instant le plus gros obstacle que j’ai pu rencontrer. Etant donné que notre parcours a été long (10 inséminations), les allers-retours ont été multiples et fatigants. J’ai alors pris toute l’ampleur du mot « parcours ».
As-tu rencontré des difficultés au quotidien ?
Aucune difficulté particulière ne me vient à l’esprit. Je pense me positionner très clairement aujourd’hui. Avec l’âge, je trouve qu’on fait plus fi des « qu’en dira-t-on ». J’ai eu néanmoins des moments de gêne quand j’étais plus jeune, chez le gynécologue par exemple. Ceci dit, je pense que les années 90 étaient moins ouvertes sur le sujet. Et même s’il reste du chemin cela va dans le bon sens pour qu’il n’y ait plus de gêne lorsqu’on aborde les questions de sexualité et de genre, enfin j’espère.
Quel conseil donnerais-tu pour rassurer des futurs parents qui auraient des réticences à se lancer dans l’aventure d’une parentalité LGBTQIA+ ?
Je pense qu’il est bon de ne pas trop hésiter à se lancer. Les témoignages positifs sont multiples aujourd’hui et démontrent que tout le monde va bien. Qui plus est le monde évolue. Cela ne signifie pas que c’est un long fleuve tranquille mais que c’est possible sans trop de complications.
Pourquoi t’engages-tu dans le collectif Famille.s ?
La loi bioéthique a été adoptée en début de semaine, en 2021, alors que nos familles existent depuis bien bien longtemps. Quand on y pense c’est dingue. Mais comme nous sommes une petite frange de la population, nous n’étions pas au programme, comme toutes les minorités d’ailleurs (et d’une certaine manière, on peut le comprendre). De ce fait, je pense qu’il est très important de nous rendre visibles afin de « normaliser » et banaliser nos familles. Je pense que l’éducation des jeunes et moins jeunes sur ce type de sujets de société est presque un acte militant en soi. C’est donc par le témoignage et l’écriture que j’ai décidé de militer pour oeuvrer pour cette visibilité.
Qui sont tes plus grand.e.s allié.e.s dans ton quotidien ou celui de ta famille ?
Mes amis sans aucun doute. J’ajouterai les associations et les collectifs qui oeuvrent pour nos droits.
Quel message as-tu envie de transmettre à la société ?
Je pense qu’il est important de « s’éduquer » tout le temps (par éduquer j’entends apprendre, comprendre, transmettre). Et pour cela, nous avons plein de possibilités qui s’offrent à nous. Mais la première des choses qui me vient à l’esprit, c’est la nécessité de lire ! Lire pour soi-même et lire à nos enfants des livres inclusifs, bienveillants, sans jugements, porteurs de messages pour une société plus compréhensive. Il me parait évident que n’importe qui devrait avoir dans sa bibliothèque pour enfants plusieurs livres incluant des minorités afin d’ouvrir l’esprit de ces petits au monde qui les entoure.
De quoi rêves-tu pour demain ?
Je rêve d’un monde bienveillant et ouvert d’esprit. Un monde où l’esprit critique domine. Un monde où les différences cohabitent sans accros et sans que la peur de celles-ci prédomine. Je pense que nous avons tout à gagner de la bienveillance, de l’écoute et de la compassion envers les autres.
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