Peux-tu te présenter ?
Johanna, 27ans, je travaille dans l’horlogerie, je suis lesbienne et fière.
Peux-tu présenter la configuration de ton foyer ?
Il y a ma femme, Naima 28ans et mon fils Elaïjah 21mois. Une famille dont je rêvais depuis toujours. Une famille métissée et heureuse.
Quel a été selon toi le plus gros obstacle que tu aies rencontré et franchi pour en arriver là ?
Nous avons plutôt de la chance d’être soutenues par nos proches depuis notre plus jeune âge. Nous n’avons pas vraiment connu de difficultés jusqu’ici, le plus “difficile” a été l’adoption, de mon propre fils, pour ma part. Un coup dans mon égo mais là aussi tout s’est fait très facilement pour nous.
As-tu rencontré des difficultés au quotidien, en rencontres-tu encorE ?
J’ai tendance à beaucoup relativiser et du coup ne pas porter d’importance aux difficultés éventuellement rencontrées, mais oui bien sûr, on en rencontre. Par exemple, on doit souvent dire que nous sommes deux mamans quand on a un nouveau RDV pour le petit ou lorsque l’on remplit des documents. Trouver notre place n’est pas une évidence mais imposer notre existence l’est. C’est ce que je fais même si parfois tout cela me froisse car ça me rappelle que l’on est encore “hors normes” dans notre société où pourtant je vis comme tous.
Quel conseil donnerais-tu pour rassurer des futurs parents qui auraient des réticences à se lancer dans l’aventure d’une Parentalité LGBTQIA+ ?
Tout simplement, je dirais, de ne plus hésiter. Nos familles sont si belles. Il n’y a pas que du négatif bien au contraire. Fonder une famille c’est juste super enrichissant. Vis ta vie comme tu l’entends et TOUT IRA BIEN.
Pourquoi t’engages-tu dans le collectif Famille.s ? Qu’est-ce qui t’anime ?
Le soutien. Les valeurs bien françaises si peu d’actualité: liberté, égalité, fraternité. Je suis si fière de notre communauté.
Quel message as-tu envie de transmettre à la société ? Que dirais-tu à ceux qui veulent s’engager pour soutenir nos familles ?
Différences et tolérance rendent le monde plus beau. L’union fait la force alors il faut que l’on soit tous ensemble. Plus les gens nous soutiendront, plus la société nous intégrera comme il se doit. Nous sommes tous égaux, peu importe notre genre. Et il faut parler de nos familles aux plus jeunes pour que cela soit normal pour eux.
De quoi rêves-tu pour demain ?
Pour demain, je rêve d’un monde LGBTQIA+. Plus sérieusement, je rêve d’un monde où tout le monde peut marcher dans la rue sans être jugé pour sa différence. Que mon fils puisse dire (sans que l’on lui pose diverses questions) qu’il a deux mamans par exemple. Qu’on ne nous demande plus comment nous avons fait pour fonder notre famille. Que les gens ne disent plus “c’est qui l’homme ?” Des choses comme celles-ci.
Retrouvez Johanna et sa famille sur Instagram : @happy_andinlove